Des débuts chaotiques...

Publié le par Horis, maman Scroumpf

Elle a du poids à reprendre et ne pourra rien digérer pendant plusieurs jours. Donc, on la met au régime viande rouge pendant 1 mois, après vous pourrez repasser  doucement à une alimentation plus traditionnelle. Pour les oreilles, il va falloir  traiter 4 fois par jour, c’est purulent et vraiment vilain. Ce serait bien qu’on arrive a sauver ce tympan et qu’elle ne devienne pas sourde !

On verra pour les vaccins et le tatouage quand elle ira mieux, ça marche ?


Ca commençait bien… Vu le prix que le vétérinaire venait de me demander, j’aurais pu m’offrir un chiot dans un élevage compétent ! On était le 26, j’avais déjà un découvert astronomique à la banque. Mais bon, tant pis !

En rentrant chez mon père, je m’arrêtais à la boucherie et achetait du steak haché…

 

J’étais déjà accro à cette petite chienne qui semblait revenir de loin et déjà, je faisais tout un tas de bêtises qui me causèrent bien des soucis par la suite. Elle passa la première nuit avec moi, dans mon lit. Beaucoup des suivantes aussi d’ailleurs !

Elle était abattue, bougeait peu… Cela ne dura que quelques jours. Quand la douleur due aux otites commença a disparaitre, quand elle recommença a manger, les forces revinrent et elle commença à me montrer sa vraie personnalité : joueuse et rigolote.

 

Mais tellement effrayée ! La première fois que je tentais de jouer avec elle, dès qu’elle me vit l’appeler en tenant un objet dans les mains , elle s’urina dessus et couru se cacher sous une voiture. Il me fallu plusieurs heures pour la sortir de la-dessous…

 

Très vite, elle devint inséparable de Nabab, le golden de mon père. C’était vraiment amusant de les voir : lui qui lui cédait le moindre de ses caprices, elle en permanence debout les pattes avant posées sur son dos. Il n’y avait jamais eu de brouille entre eux, il avait tout de suite cédé à son charme.

 

Très vite, elle devint une gardienne zélée… un peu trop !

Elle était avec moi depuis 2 semaines lorsque le facteur entra dans le jardin comme il le faisait toujours quand il avait un pli particulier à apporter. Il n’avait jamais eu le moindre problème avec Nabab qui se contentait d’aller saluer l’intrus  en remuant de la queue.

Mais Horis… Elle se rua dessus. Il n’y avait qu’elle dehors à ce moment là lorsque j’entendis le cri d’un homme. Je sortais en trombe pour découvrir le facteur, en short, se massant un mollet sur lequel coulait un peu de sang… Horis l’avait laissé entré, et dès qu’il avait eu le dos tourné, s’était rué sur lui pour le mordre !! et elle n’y avait pas été de main morte… Je la saisi au collier et l’enfermait dans le garage, avant de m’occuper du facteur. Heureusement, il aimait les bêtes et trouve plein d’excuses à la chienne : j’aurai du sonner me dit-il, j’avais vu que y’avait un nouveau chien…c’est pas sa faute, c’est la mienne !


Je ne savais plus où me mettre… Pendant ce temps, Horis hurlait à la mort dans le garage… J’eu de telles scènes à revivre plusieurs fois… Elle ne supportait pas les gens, elle ne supportait pas d’être seule, elle ne supportait pas que je puisse faire quoique ce soit sans qu’elle ne soit présente (au point même qu’elle venait se coucher derrière la porte des WC quand je m’y enfermais !), elle avait peur de tout…

 

Mais elle était tellement intelligente que je me disais que cela passerait. Nous étions rentrés à Belfort, dans mon studio minuscule. J’avais repris les cours… Elle restait régulièrement seule.

 

A chacun de mes retours, je découvrais qu’elle avait vidé la poubelle, fait ses besoins sur mon lit, rongé la porte d’entrée, lacéré les murs… Et très vite, les courriers assassins des voisins et de la régie commencèrent à arriver : elle hurlait sans discontinuer dès que je partais. En plus ce qui n’arrangeait rien, c’était que je vivais au rez-de-chaussée, en face de l’ascenseur… elle avait donc toute liberté d’entendre leurs allées et venues, ce qui aiguisait encore un peu plus son instinct de gardienne.

 

Un week-end, je devais impérativement partir et ne pouvais pas l’emmener. Un copain me proposa de la garder. Il savait les problèmes qu’elle me posait, mais jura qu’il ne la laisserait pas seule une minute. Je lui confiais donc, avec gratitude. Il me rappela le soir même… Il avait été obligé de partir 15 minutes, sans pouvoir la prendre. Quand il était revenu il se doutait qu’il trouverait une crotte et qu’elle aurait passé son temps à hurler mais le spectacle qu’il découvrit le laissa pantois. Sa salle à mangé était entièrement couvert de moquette : elle avait dévoré toute cette moquette… Il ne restait que des lambeaux, des morceaux de laine épars…

 

J’aimais ma chienne, mais je dois reconnaitre qu’à ce moment là, elle était devenu un poids énorme… Je ne savais plus quoi faire pour faire bien. Pourtant, j’étais persuadée de faire au mieux pour elle ! Elle sortait pas mal, d’ailleurs elle obéissait bien et ne me quittait jamais donc elle m’accompagnait partout où elle le pouvait. Le seul problème que j’avais c’était sa facilité à se retourner pour pincer les mollets inconnus…

De ce fait, je ne pouvais pas l’emmener dans autant d’endroits que je le souhaitais. J’adorais ma chienne mais  vraiment… son comportement était trop déroutant pour moi, et souvent je pleurais la nuit en la tenant serré dans mes bras dans mon lit… Je ne cessais de lui dire que je l’aimais, de l’implorer d’arrêter ces bêtises.

Je garanti que ce genre de méthode n’est pas très efficace ! Cela faisait 6 mois maintenant que ma vie avait plongé dans l’enfer… Et que chaque jour je regrettais d’avoir adopté cette Horis qui m’en faisait tant voir.

 

Tous les jours les voisins venaient sonner à ma porte pour se plaindre, tous les jours je n’allumais plus ni lumière ni TV, ni radio dans mon appartement afin de simuler mon absence… Tous les jours je ne répondais plus à la sonnette… Tous les jours je guettais le moindre bruit derrière la porte avant de sortir, je surveillais les allées et venues de l’immeuble avant de rentrer : je ne voulais croiser personne. Tous les jours je regardais Horis en me disant que ce n’était pas possible , je ne pouvais plus la garder ! Et tous les jours, une petite voix me disait : tu l’a voulu, maintenant tu assumes ! Et ce sera comme ça pour les 15 prochaines années. Je devenais à la fois depressive et paranoïaque… Et pendant ce temps, Horis continuait sa tyrannie…

 

J’étais d’autant plus désemparée que je commençais un projet essentiel à l’obtention de mon diplôme et qui ne me laisserait que peu de temps. Je participais à l’organisation d’une manifestation internationale d’Art Contemporain et avait été chargée des relations presses… Bref, ce job me prenait environ 20h/24 de mes journées, je ne dormais plus que 3h par jour, manquait de temps pour m’occuper de ma chienne qui continuait de plus belle ses bêtises. Je parlais très rapidement (deux ou trois jours après le début du travail)de mon problème à mon maitre de stage : sans lui dire les dégâts occasionnés par la bête, je lui expliquais que je ne pouvais laisser ma chienne seule 20h par jour ! C’était inhumain !

Il me dit, sans se prendre la tête : Bah, t’as qu’à la prendre avec toi, y’a pas de soucis !


Dès le lendemain, inquiète de ses réactions, Horis commença à venir avec moi… Il y avait sans arrêt foule, beaucoup de mouvements, de passages et je n’avais absolument pas le temps pour m’occuper d’elle. Elle passa la première semaine planquée sous un meuble. Par chance, elle n’attaqua aucun mollet : sans doute y avait-il trop de monde pour elle.

De mon côté, je ne savais jamais où elle était : je n’avais pas le temps de la surveiller ; elle n’avait qu’à me surveiller moi ! Après tout, elle n’avait que ça à faire !

 

Quand nous rentrions le soir, j’ étais  tellement épuisée que je ne m’intéressais plus à elle, je l’enfermais même dans la salle de bain : j’avais besoin de sommeil récupérateur (en général les nuits ne duraient pas plus de 3 ou 4 heures…) et un chien sans arrêt dans le lit, demandant des caresses à grands coups de pattes ne permettait pas de se reposer comme il le fallait…

Ce train de vie dura 6 mois… J’étais épuisée quand enfin la cérémonie finale du festival se déroula. Et pendant 6 mois je ne m’étais presque pas occupée d’Horis. Elle avait toujours été avec moi mais sans recevoir la moindre attention de ma part. Elle s’était habitué à dormir dans la salle de bain, savait qu’elle ne recevrait des câlins que lorsque je le voulais bien et que je l’appelais, avait totalement perdu sa peur des gens des mouvements brusques, allait de partout sans se poser de questions…

Pour elle cette préparation et ce festival mouvementé et épuisant aura été SA chance. Bien que le traitement que je lui infligeais pendant cette demi-année fut fort difficile, elle s’était parfaitement fait à la situation et avait appris énormément.

 

A force d’être sans arrêt avec plein de gens aussi différents que pressés, à force de devoir me suivre partout sans se poser de questions, à force de dormir loin de moi, à force de devoir me surveiller… sans le savoir j’avais inversé les choses : Horis était revenu à sa place de chien et était retombée du pied-d’estal sur lequel ma méconnaissance des chiens l’avait placé en pensant la rendre heureuse.

 

Je pouvais maintenant la laisser seule sans la moindre difficulté : elle avait compris que je reviendrais , ne détruisait plus rien, n’aboyait plus (ou presque… pour une raison inconnue, elle se remet régulièrement à aboyer en mon absence tous les 6 mois, pendant quelques jours…) Et nos relations étaient devenues vraiment superbes : elle obéissait, n’était plus sans cesse dans mes jambes.

 

Les débuts furent cahotiques, mais après cette première année de vie commune, plus jamais je n’eu a me demander si je pouvais la garder ou pas… plus jamais je n’eu  a subir sa tyrannie. Horis était devenue ce qu’elle est maintenant : une chienne sociable, équilibrée, joueuse et adorant la compagnie des gens.

 

Je sais cependant qu’elle est capable de pincer certaines personnes ayant un physique bien particulier. Heureusement, je sais aussi reconnaitre ces gens, et certaines attitudes qui attirent son courroux. Je n’ai donc plus le moindre problème… Et je suis reconnaissante à un point incroyable envers mon maitre de stage de cette époque : sans lui, sans ce stage qui m’a forcé (sans le savoir où m’en rendre compte) à la traiter en chien, je suis persuadée que je serais aujourd’hui dans un hôpital psychiatrique, complètement tarée ! Et qu’Horis aurait été euthanasiée il ya longtemps pour avoir mordu…

 

 

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H
et bien tout et bien qui finit bien!!!<br /> heu ton père a un golden??, et tu m'as pas encore envoyé la photo pour mon blog??, avec les com habituels (nom,âge, affixe qualité defaut et bêtises)
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D
je connaissais déjà l'histoire de Horis mais c'est toujours un plaisir de la relire
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